Plusieurs sources concordent à dire que les relations entre la Mauritanie et la France connaissent un refroidissement sans précédent. L’axe Nouakchott-Paris tourne, en tous cas au ralenti depuis quelques temps et les deux parties n’ont à présent manifesté aucun intérêt pour la relance des rapports, pourtant séculaires et multiformes, qui unissent les deux pays.
La participation des présidents mauritanien, Ould Abdel Aziz et français François Hollande, au 27ème sommet Afrique-France qu’accueillait Bamako les 13 et 14 janvier devrait être l’occasion pour les deux parties de se rapprocher. Mais rien ne s’y était passé. Aucun des dirigeants n’a fait le moindre geste en vue du réchauffement des relations bilatérales. Pire encore, aucune entrevue entre les deux présidents n’a été signalée par la presse, venue nombreuse couvrir ce sommet, considéré comme l’adieu de François Hollande au continent africain.
On se rappelle pourtant qu’à la veille de ce sommet le porte-parole des armées françaises, le colonel Patrik Steiger, dans le point de presse hebdomadaire de la Défense française, avait déclaré que la force Barkhane a effectué au total 125 opérations en 2016 sur les cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso) dans lesquels elle opère, seule ou en partenariat avec des forces locales, et que ses propos ont été contredits par la Direction de la communication et des relations publiques de l’Etat major des armées de la Mauritanie.
Certains observateurs misaient beaucoup sur une éventuelle rencontre des présidents mauritanien et français en marge du sommet Afrique-France pour dissiper ce « malentendu ». Ils s’étaient trompés. Les relations ne sont toujours pas au beau fixe, et l’Ambassadeur de France à Nouakchott, d’habitude reçu par le Président de la République, s’est limité ce lundi 16 janvier à une entrevue avec le premier ministre Yahya Ould Hademine.