Après l'Obamacare vendredi, une nouvelle fierté de Barack Obama est détricotée par Donald Trump. Le nouveau président des Etats-Unis a signé ce lundi un décret de retrait du Traité de libre-échange transpacifique (TPP), négocié pendant plusieurs années par l'administration précédente.
Le milliardaire devrait dans le même temps signer un décret de renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) liant les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, rapporte NBC News. "Nous allons rencontrer le Premier ministre du Canada (Justin Trudeau) et le président du Mexique (Enrique Pena Nieto) et nous allons commencer des négociations liées à l'Aléna", avait-il prévenu dimanche.
Mexico le couteau sous la gorge
Depuis la victoire de Trump en novembre, le Canada comme le Mexique ont affirmé être prêts à discuter avec la nouvelle administration américaine pour réexaminer l'Aléna. Avec ce futur décret, Trump met le couteau sous la gorge de Pena Nieto, avec qui une rencontre a été fixée au 31 janvier.
L'une des parties peut en effet notifier aux autres son intention de le quitter, ouvrant alors une période de 180 jours pour entamer de nouvelles négociations. Si aucun nouvel accord n'est conclu, l'ancien est alors dissous. Le président et son administration ont le pouvoir de négocier, voire de suspendre, les "traités" internationaux. Mais la constitution prévoit que le Congrès, dont l'actuelle majorité républicaine est plutôt attachée à l'Aléna, de "régir le commerce avec les nations étrangères".
Les négociations pourraient donc s'accompagner d'un débat constitutionnel majeur. Louant le président mexicain, le nouveau résident de la Maison Blanche a en tout cas fait part dimanche de son espoir d'arriver à "de très bons résultats" sur deux autres questions, l'immigration et la sécurité. Durant sa campagne, le magnat de l'immobilier s'est engagé à construire un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, aux frais de Mexico.
Le TPP enterré avec le Tafta
Cette renégociation de l'Alena pourrait avoir des conséquences importantes sur les économies d'Amérique du Nord, contrairement au TPP. Ce dernier a été signé par 12 pays (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam), mais il n'était pas rentré en application, notamment parce que le Congrès américain refusait de l'avaliser. Il laisse la voie libre au traité alternatif proposé par la Chine, qui en était la grande absente.