Nous avons suivi avec intérêt, l’échange par facebookinterposé entre le Ministre de l’Economie et des Finances et quelques internautes à propos de son article sur les pas franchis par l’économie nationale. Il y-a lieu d’abord de féliciter le Ministre pour avoir osé écouter et répondre à des citoyens somme toute ordinaire. Il s’agit là d’une pratique originale à laquelle nous convions tous les autres responsables pour exposer leurs points de vue. Le Ministre nous a rappelé sans doute « Hiwar Chaab » que le Président Ould Abdel Aziz a lancé il y-a quelques temps et qui a été un moment fort intéressant de dialogue entre le sommet et la base qui a sans doute été plus intéressant et moins couteux que le dialogue national.
Pour revenir aux déclarations du Ministre, il faut bien reconnaitre que la Mauritanie a connu des progrès énormes au cours des dix dernières années et que le niveau de vie des populations d’aujourd’hui est incomparable à celui d’il y-a dix ou quinze ans. Cette évolution est certes liée aux politiques et mesures prises sous le régime de l’actuel Président, nul doute. Mais il serait injuste de ne pas reconnaitre que ces changements sont aussi le fruit des politiques des régimes qui ont précédé celui-ci. « le fruit des accumulations » ou Terakoumat car dans ces tarakoumat, il n’y a pas que des points sombres. Pour permettre à tout un chacun de bien faire la part des choses, et au régime de prouver que les améliorations sont bien liées à ses programmes et à ses politiques sectorielles, il est indispensable de produire des études poussées et de fournir les preuves à l’appui. Le manque d’information, la rétention de l’information à tous les niveaux, le non accès au moins des spécialistes et experts à l’information fiable, crédible sont autant de facteurs qui encouragent la manipulation aussi bien des chiffres que de l’opinion publique par les uns et par les autres.
Le Gouvernement doit être en mesure de produire des documents techniques fiables et disponibles d’autant plus qu’il est indéniable que des progrès importants ont été accomplis sur tous les plans et en particulier sur le plan des infrastructures et de l’accès des populations aux services de base. Les institutions publiques spécialisées tel que l’ONS et le CEMAP ou les départements sectoriels doivent être en mesure d’entretenir le public de manière régulière sur les réalisations du Gouvernement pour couper court aux spéculations et à la manipulation.
La pauvreté, le chômage sont des phénomènes qui existent et qui existeront toujours quel que soit le régime en place ou les politiques adoptées. Sur ce plan le régime doit avoir le courage d’en reconnaitre l’existence mais doit mieux communiquer sur les efforts déployés pour en réduire l’ampleur et les conséquences. Et je pense que c’est sur le plan de la communication que le Gouvernement doit beaucoup travailler car je suis convaincu que ce qui est fait est brouillé par l’imprécision, la course à la propagande politique et parfois au manque de professionnalisme pour ne pas dire à la médiocrité.
M.L.A
A la prochaine