L'unique question élucidée au cours de la conférence de presse du président de la République était, bien entendu sa décision de recourir à l'article 38 de la Constitution pour soumettre les amendements à un référendum populaire.
Le président de la République l'a dit de la manière la plus claire. Si tout le monde savait depuis plusieurs jours que cette décision a été prise par le chef de l'Etat, ce qu'on ne savait c'est qu'il a consulté à ce sujet d'éminents spécialistes du droit constitutionnel qui lui ont confirmé que ce recours est conforme à la Loi fondamentale.
Mais plusieurs questions sont restées sans réponses claires ou même esquivées par le président de la République.
Qui est responsable de la fronde des sénateurs? Était ce le Président qui avait annoncé dans un meeting à Nema que la chambre haute du parlement n'a aucun rôle à jouer et qu'elle sera remplacée par des conseils régionaux? Est ce le parti au pouvoir qui n'est pas parvenu à rassembler ses élus, les sensibiliser et les convaincre de s'exprimer en faveur des amendements voulus par le Président? Ou est ce que la faute revient au gouvernement dont les membres n'avaient pas ménagé le Sénat et ses locataires à chaque fois qu'ils venaient présenter ou défendre des projets de loi?
N'était-ce pas la faute et de l'exécutif et de l'UPR lorsqu'ils s'étaient effacés laissant le champ libre à l'opposition qui menait campagne, y compris auprès des élus de la majorité, pour barrer la route devant l'adoption par le Parlement des amendements constitutionnels?
En tous cas, la responsabilité n'a pas été suffisamment située au cours de cette conférence de presse qui n'a fait que confirmer que l'issue de la crise politique que connait le pays depuis quelques temps ne profile pas encore à l'horizon.