Caravane « protection des enfants en mobilité à Kaédi : Mahadras, gare routière, marchés, écoles…

ven, 08/02/2019 - 14:04

Par  AMADOU SY    3 mars 2019

A Kaédi, capitale du Gorgol, située à 400 kilomètres au sud de Nouakchott, au bord du fleuve Sénégal, la caravane pour « la protection des enfants en mobilité » du projet Afia, financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par Save the Children, a passé 4 jours. 

Du 19 au 23 février, des équipes de l’ONG APIF, partenaire de Save the Children, ont mené une sensibilisation de proximité et de masse dans les différents quartiers de la vile.

A Rindiaw, ils ont rencontré des responsables d’associations de jeunes, des parents d’élèves, le directeur de l’école, le chef du village. Dans ce quartier situé à la périphérie de Kaédi, les équipes ont échangé avec les populations sur la vulnérabilité des enfants en situation de mobilité et la nécessité de les protéger.

Il s’agit « des Filles travaillant dans la servitude domestique (Ces filles sont contraintes par le milieu familial à la servitude domestique en Mauritanie), les enfants confiés (le confiage représente la forme prédominante de mobilité et cette mobilité fait illusion aux contrôles frontaliers – l’enfant voyage avec autorisation parentale), les aventuriers (enfants dont la mobilité s’insère dans le cadre du « rêve de l’Eldorado») et les enfants en lien avec la rue (enfants venant d’un environnement familial instable et vivant dans la rue) ».

A Tantadji, Touldé, Gattaga, Kebbé…pendant quatre jours, les équipes ont visité les marchés, les mahadras, la gare routière.

Ils ont rencontré les maitres coraniques responsables des petits talibés, les chauffeurs de la gare routière, les directeurs d’écoles…dans les soirées, les équipes projetaient des films en plein air traitant de maltraitances infligées aux enfants en situation de mobilité. Et ces films se terminaient souvent par l’accompagnement de ces enfants vers des centres de prises en charge.

A Kaédi en effet, le centre de protection des mineurs de l’AFCF a été réhabilité avec l’appui du projet AFIA.

Rappelant défendre les intérêts du peuple mauritanien et sa grandeur, celui qui a été PM sous Maouiya Ould Sid'Ahmed Taya et feu Ely Ould Mohamed Vall s’est voulu rassembleur en s’adressant aux pauvres, aux jeunes "devant lesquels a été close l’espérance", aux femmes "qui aspirent à se hisser", aux éleveurs, aux agriculteurs, aux fonctionnaires, aux travailleurs, aux forces armées et de sécurité, "à tous ceux qui souffrent et continuent de souffrir de l’esclavage et de ses séquelles", "à tous ceux qui vivent l’amertume de l’arbitraire, de la marginalisation et de l’injustice", "à ceux qui sont ont été martyrisés par les injustices qui ont généré le passif humanitaire qu’on ne saurait continuer à taire"…

Dans son discours, figurent une bonne place les principes de justice, d'indépendance et les valeurs de solidarité, de fraternité, de tolérance et d’ouverture, tout en favorisant une politique "qui garantit le développement équilibré, promeut la discrimination positive et procède à une répartition équitable et juste des ressources".

"La Mauritanie n’est pas un butin de guerre qui se transmet comme héritage et ses citoyens ne sont point des sujets soumis au bon vouloir d’un individu ou d’un groupe. Il est désormais grand temps de nous libérer du joug du pouvoir personnel et de la tyrannie des intérêts particuliers", a lancé à la foule Sidi Mohamed Ould Boubacar qui s’est dit "confiant en la victoire" de son projet politique.

Texte & Photos | Par Babacar BAYE NDIAYE

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