adopter en matière de gestion de nos affaires publiques ou privées : la communication au public ou tout simplement le Silence ? La réponse ne peut être que nuancée. Dans certains corps professionnels, comme la justice, l'armée et en moindre mesure la Santé pour les graves épidémies, le silence est de rigueur car il constitue le moindre mal et l’unique solution pour préserver le bon fonctionnement des processus sécuritaires de la collectivité. Mais ailleurs, chez d’autres institutions, l’exercice effectif de la participation des citoyens ou des travailleurs à la gestion des affaires doit s’appuyer sur la communication. En démocratie, le chef est tenu de rendre compte sur les questions qui préoccupent l'opinion nationale, de convaincre le public sur les décisions ou positions prises au niveau national et international. Dans les régimes autoritaires, l'esprit despotique du chef l'affranchit de tout devoir d'informer ou de prendre l'avis de ses sujets. En entreprise, les deux démarches ont leur place et s’appliquent suivant les cas d'espèce. Utilisés au bon moment, la communication ou le silence ont leur rôle à jouer. Si la communication est bénéfique quand l’entreprise veut développer son image ou ses produits, le silence n'est pas pour autant synonyme du vide ou relève du désintérêt à l’égard du public. Il n'est surtout pas l'incommunicabilité qui provient, comme nous l'avons dit plus haut, de l'esprit despotique ou figé. Dans bien des cas, les temps de silence constituent une démarche salutaire, qui a bien ses mérites. Ils donnent au manager la possibilité de murir sa réflexion, et par conséquent prêtent aux mots plus d'importance quand ils sont dits par la suite. Au sein de l’organisation, les situations conflictuelles auront plus de chance à se décanter et se dénouer harmonieusement si elles sont traitées en silence et loin des projecteurs de la communication. Mais chose malheureusement fréquente dans notre société, le silence peut avoir des défauts. Il ouvre la porte aux supputations et aux interprétations de toute sorte, si l’on n’en use pas de manière opportune. C’est pourquoi on dit que le silence doit être une stratégie à utiliser à bon escient. Quand on laisse longtemps planer le suspense sur ce qui devrait être dit, le silence n’est plus « la belle éloquence » comme dit les spécialistes de la communication, et joue alors à l’encontre de la personne en ouvrant les portails des rumeurs et des scénarios qui pourraient être sans lien avec la réalité. Les gens se donnent alors l’occasion de remplir le vide laissé par un silence qui n’est pas à sa place. On dit du Chef qu’il manque de personnalité, parfois on invoque la peur, s’il enfreint de s’exprimer clairement de ses position à l’opinion. C’est ce qui se passe malheureusement à nos jours, devant le mutisme du Président de la République à propos des résultats de l’Enquête menée par la Commission Parlementaire sur des affaires de corruption entachant l’ex-Président Aziz, avec certains de ses ministres et entourage. L’opinion publique est assoiffée de savoir le sort qui sera réservé à ce dossier, que seul le Président de la République détient le secret : sera-t-il transféré à la justice, et cette dernière tranchera- t-elle en toute indépendance ? En tout état de cause, la stratégie du silence est parfois un impératif avant d’être une vertu. On doit l’appliquer pour les choses relatives par exemple à la santé du personnel ou au secret professionnel de l’entreprise. Mais dans d’autres cas, il n’est pas de mise. Il est même contreproductif : dans ce cas, il faut alors communiquer, et alors...
Source : www. futureafrique.net