Et si Madrid se plaignait

lun, 13/02/2017 - 14:10

La communauté urbaine et ensuite les populations (accord tacite entre les eux parties)  a donné le nom de place Madridau carrefour qui relie les Moughatta de Toujounine, Riadh, Arafat au centre ville c'est-à-dire à la capitale.

Il serait intéressant de consacrer une étude sociologique à l’évolution de cet espace stratégique qui prend de jour en jour de l’importance et de l’ampleur. Au cœur de ce carrefour, s’impose un « chef d’œuvre » artistique fait de béton et de ciment et qui nous permet de se rappeler encore des orientations perspicaces du régime de Maaouiya quand il avait vu depuis fort longtemps l’importance du savoir. Je me demande d’ailleurs pourquoi ce symbole reste encore après les dernières années du régime de Aziz qui a mené campagne tout azimut sur tout ce qui peut traduire le passé de la ville de Nouakchott (les blocs manivelle, les grands arbres ombrageux de l’avenue Gamal Abdel Nasser, la cité fanfares, etc). Nouakchott a une Histoire, comme la Mauritanie en a une. Bref, le carrefour Madrid au-delà du monument qu’il abrite est devenu au cours des deux dernières années le carrefour de tous les dangers et le miroir de toutes les pauvretés des populations venues de l’intérieur du pays.  Quoi qu’en disent les officiels le MEF en premier, la pauvreté et le chômage sont bien présents. La place Madrid en témoigne aisément. Cet espace abrite désormais toute les formes d’économie parallèles et de débrouillardise que connait la ville de Nouakchott. Mais le plus frappant au niveau de cet espace est aussi la diversité extraordinaire des services rendus au sein de cet espace (du taxi vers toutes les directions en passant par le méchoui, les fruits bien exposés au soleil, et sans doute d’autres types de services parallèles échangés dans le noir et à l’insu du mauvais œil).

Au niveau de cet espace deux phénomènes graves et inquiétants non seulement pour la sécurité du pays mais aussi pour la stabilité et la paix sociale doivent interpeler les autorités nationales et ce au plus au plus haut niveau: la mendicité développée en métier professionnel aussi bien parles adultes que par les enfants mineur (garçons et filles) et l’existence de plusieurs personnes originaires des pays de la sous- région dont la gestion et la prise en charge peuvent à la longue poser de sérieux problèmes au gouvernement Mauritanien.

En l’absence d’un aménagement adéquat répondant aux normes et au déguerpissement des usagers actuels qui propagent insalubrité et mauvaise image, l’Espagne sera en droit de protester et de considérer que son image a été ternie. 

M.L.Abde

A la prochaine