L’ancien chef de l’Etat égyptien, Hosni Moubarak, a été acquitté des charges d’implication dans le meurtre de manifestants en 2011.
Au cours de son procès qui s’est ouvert jeudi 2 mars, il avait une nouvelle fois démenti son implication dans les crimes perpétrés lors du soulèvement de 2011 qui a mis fin à ses trente années de pouvoir.
L’ancien raïs, qui est âgé de 88 ans, avait d’abord été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juin 2012 pour « complicité » dans la mort de 239 manifestants, avoir semé le chaos et créé un vide sécuritaire pendant les dix-huit jours de révolte qui ont commencé en janvier 2011.
S’en est suivie une série de procès et de recours. La dernière de ces audiences à rebondissements s’est ouverte aujourd’hui.
« Cela n’a pas eu lieu »
Le juge a lu à l’ancien président l’acte d’accusation qui lui reproche, avec son ministre de l’intérieur, d’avoir fourni des véhicules et des armes utilisés contre les manifestants et de n’avoir pas agi pour empêcher des morts.
Dans le box des accusés, en chaise roulante et sans ses traditionnelles lunettes noires, Hosni Moubarak a répondu : « Cela n’a pas eu lieu. »
Hosni Moubarak s’estime innocent, persuadé que l’histoire lui rendra justice et le réhabilitera comme patriote ayant servi son pays avec abnégation. Il a d’ailleurs fait un signe de la main à ses partisans disséminés dans le public.
Les familles des victimes réclamaient la convocation de Sissi
Devant le tribunal, un petit groupe de ses soutiens avaient déployé des affiches de l’ancien président et demandé qu’il soit libéré et honoré pour ses états de service.
Le renversement de Moubarak a débouché sur les premières élections libres en Egypte qui ont porté au pouvoir le président islamiste Mohamed Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans.
Mohamed Morsi n’est resté qu’un an au pouvoir. Il a été renversé par celui qui n’était alors que général, Abdel Fattah al Sissi, qui est ensuite devenu président.
Les avocats représentant les familles de ceux qui ont été tués en 2011 ont demandé que les faits pour lesquels Moubarak est jugé soient requalifiés en assassinat. Ils ont également demandé à ce que la cour convoque l’actuel président Abdel Fattah Al-Sissi, qui était chef du renseignement militaire à l’époque. En vain.