DERNIÈRE LIGNE DROITE POUR LA MISE EN APPLICATION DE LA SCAPP

mar, 21/03/2017 - 16:46

Ouverture ce mardi 21mars à Nouakchott des assises nationales sur la Stratégie de croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP). Cette rencontre qui regroupe au Centre International des Conférences les représentants de l'administration territoriale mauritanienne, les partenaires techniques et financiers, les associations socioprofessionnelles, des élus et différents segments de la société civile, a été ouverte par le ministre de l'économie et des finances, en présence des ministres de l'intérieur et de la décentralisation et des relations avec le parlement et la société civile.
Durant deux jours, les participants suivront des communications sur la nouvelle stratégie qui constituera le cadre de développement du pays pour les quinze prochaines années. Elle vient remplacer le CSLP qui s'est achevé fin 2015.
Le nouveau document a été élaboré, comme son prédécesseur, suivant une approche participative qui a impliqué l’ensemble des acteurs de développement, à savoir : les administrations, les élus,  le secteur privé, les organisations de la société civile, les organisations socioprofessionnelles, les réseaux des jeunes et des femmes, les universitaires et les partenaires au développement.
Cette approche a pour objectif premier, selon le Directeur général des Politiques et Stratégies au Ministère de l’Economie et des Finances, de favoriser l’appropriation du processus et mettre tous les acteurs du développement au  même niveau de compréhension de cet outil de planification. Ce processus va permettre de dégager un consensus sur les principaux points qui seront discutés à savoir (i) le diagnostic social, économique, institutionnel et environnemental du pays; et (ii) les Orientations Stratégiques et Plan d’actions de la SCAPP qui seront mis en œuvre au cours prochaines années.
 
La mise en œuvre du CSLP  (2001-2015) a permis des avancées importantes dans de nombreux domaines dont on peut citer, notamment :
• Une stabilisation macroéconomique ;
• Une croissance économique soutenue, malgré une conjoncture économique mondiale difficile (taux moyen de 4,5 % sur la période);
• Une réduction sensible de la pauvreté : le taux de pauvreté a enregistré une diminution continue en passant de 51% à 42% en 2008 et à 31 % en 2014. Cette réduction, accélérée entre 2008 et 2014, a été accompagnée pour la première fois par la baisse du nombre absolu de pauvres qui est passé de 1,4 millions à moins de 1,1 millions entre 2008 et 2014.
• La réalisation d’importantes infrastructures de soutien à la croissance et pour l’amélioration sensible des conditions de vie des populations, notamment dans les domaines des transports (routes, aéroports, ports), de l’énergie (centrales et réseaux électriques), de l’alimentation en eau potable (Dhar, aftout essahli, aftout echerghi…etc), des Tics (câbles sous marins et liaisons par fibre optique), et de l’agriculture (aménagements, etc.).
• L’amélioration sensible de l’accès aux services sociaux de base : Dans ce cadre, d’importants investissements ont été réalisés dans le domaine des infrastructures sanitaires (construction, réhabilitation et équipement des hôpitaux),  en particulier au cours des cinq dernières années permettant d’enregistrer des succès au niveau de la lutte contre la maladie, (VIH/SIDA, épidémies, tuberculose et  paludisme). Pour ce qui est de l’éducation, des progrès sensibles en matière d’accès ont été enregistrés et des efforts importants ont été fournis ces dernières années pour améliorer la qualité de l’enseignement.
• En matière de gouvernance, d’importantes avancées sur le plan de la gouvernance démocratique, environnementale et économique. A cet égard, les réformes mises en œuvre ont permis une amélioration substantielle du rendement de l’administration fiscale et la rationalisation de la gestion des dépenses publiques. De même, une stratégie de lutte contre la corruption a été adoptée et dont la mise en œuvre  a permis, notamment  un changement notoire des mentalités vis-à-vis de la chose publique. A cela s’ajoute la réforme en profondeur de l'état civil et l'introduction de la biométrie.
Malgré ces avancées, des défis demeurent, notamment en matière de :

• diversification de l’économie et promotion du secteur privé en vue de réduire la vulnérabilité de notre pays face aux chocs économiques exogènes et sa dépendance vis-à-vis de l’aide publique au développement (APD ;
• renforcement des capacités des ressources humaines et modernisation de l’administration,
• Santé primaire en général et santé maternelle et infantile en particulier ;
• Qualité de l’éducation et de la formation ainsi que son adéquation avec les besoins du marché de l’emploi,
• Emploi des jeunes et lutte contre l’extrémisme ;
• de lutte contre la pauvreté et d’accès aux autres services sociaux de base (eau potable, électricité),
• Cohésion et protection sociales.
• Consolidation des acquis en matière de gouvernance et
• Lutte contre les menaces environnementales.
Pour faire face à ces défis, la stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) sera mise en œuvre  au cours des prochaines années selon une vision, des objectifs et un plan d’actions.

Les trois leviers de la SCAPP que sont: la promotion d’une croissance forte, durable et inclusive ;  le développement du capital humain et l’accès aux services sociaux de base  et; le renforcement de la gouvernance dans toutes ses dimensions s’articulent au niveau du premier plan d’actions (2016-2020) en 15 chantiers stratégiques, déclinés en 59 interventions prioritaires à mener sous forme de réformes, de programmes, de projets ou d’actions significatives.
Les présentes assises se tiennent après l'organisations d'ateliers régionaux à Atar, Rosso, Aleg et Aioun. 
Elles constituent le couronnement d'un long processus de planification entamé par le Ministère de l’Economie et des finances, au nom du gouvernement depuis plus d’une année.