CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE: " UN RÉFÉRENDUM POPULAIRE SERA ORGANISÉ LE PLUS TÔT POSSIBLE"

jeu, 23/03/2017 - 02:18

Au cours de la conférence de presse qu'il'a donnée ce mercredi 22 mars au palais présidentiel, le Président de la République a d'emblée dit qu'il fera recours à l'article 38 de la Constitution pour soumettre les amendements, rejetés par le sénat, ( la chambre haute du parlement mauritanien) à un référendum qui sera organisé le plus tôt possible.
Des experts en droit constitutionnel, indépendants et apolitiques, ont été consultés à ce sujet et ont attesté de la constitutionnalité de la procédure, a dit Ould Abdel Aziz qui, dans son introduction a longuement félicité les forces armées et de sécurité qui veillent sur la stabilité et la sécurité du pays.
Au sujet de la fronde des sénateurs et des mesures qu'il compte prendre à l'encontre du gouvernement ou de la majorité, le Président de la République était catégorique: " personne ne peut me
pousser à sanctionner telle ou telle partie. Cela est du seul ressort du Président de la République et de sa majorité qui gouverne, et l'opposition n'a aucun rôle à jouer dans cette affaire".
Mohamed Ould Abdel Aziz a par ailleurs indiqué que le pays ne peut pas être pris en otage par une trentaine de personnes, élues au suffrage indirect, et que la majorité et une partie de l'opposition ont convenu, au terme du dialogue qui les a réunies, de procéder à des amendements de la Constitution. Et que par conséquent il ira jusqu'au bout pour appliquer les résultats du dialogue national qui a rassemblé la majorité des représentants du peuple mauritanien.
A une question relative au coût financier de l'organisation du référendum, le Président a dit que cela nécessite la mobilisation d'un budget estimé à 5 ou 6 milliards d'ouguiyas, et qu'il avait voulu éviter une telle dépense pour l'orienter plutôt vers des investissements dans les domaines de l'éducation, de la santé ou des routes.
Le chef de l'Etat a renouvelé son intention de respecter la Constitution en se limitant aux deux mandats que lui confère la loi fondamentale, précisant qu'une fois son mandat terminé, il continuera de jouer un rôle important sur l'échiquier politique national. " Je travaillerai à changer la Constitution parce qu'il y a des choses qui doivent être changées", a dit Ould Abdel Aziz.
Au sujet de la suppression de la haute cour de justice, que ses détracteurs considèrent comme étant le véritable objectif visé par la révision de la Constitution, le Président a dit que sa suppression ne revêt pas plus d'importance à ses yeux que les autres points du projet de loi qui fera l'objet d'une consultation populaire. " Je n'ai aucun problème avec la loi, et nous avons d'ailleurs besoin de ce genre d'instance", avait martelé Ould Abdel Aziz.
Au sujet d'un éventuel nouveau dialogue élargi à l'opposition qui n'était pas allée aux pourparlers de septembre et octobre derniers, le Président de la République a répété ce qu'il a toujours dit: sa disposition à tout dialogue et qu'il est toujours prêt a discuter avec n'importe sui de n'importe quel sujet. Mais, on n'a plus de temps à perdre, nous irons au référendum le plus tôt possible.
Il est revenu sur la bonne santé économique du pays, sur les réalisations accomplies et sur les perspectives de développement du pays.
Le Président de la République s'est longuement appesanti sur la souveraineté du pays, précisant qu'aucun Etat tiers ou institution ne peuvent s'ingérer aujourd'hui dans les décisions que nous prenons.
Le chef de l'Etat a répondu à d'autres questions relatives à la sécurité dans la région du Sahel, à la qualité des médicaments importants, précisant que les antibiotiques qui sont les plus importants sont importés par la CAMEC et qu'il est facile de remonter l'origine de leur provenance. D'autres sujets comme la construction de la route Nouakchott-Rosso, l'approvisionnement en eau potable de certaines zones du pays, l'adéquation formation- emploi, rationalisation des ressources ou l'affaire estée en justice du blogueur Ould M'khaytir, étaient abordés au cours de cette conférence de presse qui a duré 2h30 mn. Au cours du premier quart d'heure, le Président s'est montré un peu crispé, puis d'est décontracté le reste du temps taquinant par moments ses interlocuteurs. Histoire de décrisper l'atmosphère de cette sortie médiatique largement suivie par les mauritaniens.