(Rfi.fr) - En Gambie, le gouvernement passe à l’attaque suite aux soupçons de détournement d’argent autour de l’ancien président Yahya Jammeh. Ce dernier est soupçonné d’avoir vidé les caisses de l’Etat, en détournant plus de 50 millions de dollars (plus de 44 millions d’euros), avant son départ en exil. Lors d’une conférence de presse, ce lundi 22 mai, à Banjul, le ministre de la Justice, Aboubacar Tambadou, a annoncé un gel des biens en Gambie de l’ancien président. Une décision pour l’empêcher de liquider ses biens si la justice lui ordonne de rembourser l’Etat.
Les premières investigations de la police permettent enfin de mettre des chiffres sur les sommes que Yahya Jammeh aurait détournées durant sa présidence. Selon le ministère, entre 2006 et 2017, plus de 3 millions et demi d’euros ont disparu d’un fonds pour la Sécurité sociale et le financement de logements.
Pire encore, au cours des quatre dernières années, le président aurait ordonné le retrait illégal de plus de 44 millions d’euros de la Banque centrale, piochant dans des comptes de l’opérateur téléphonique d’Etat, Gamtel.
La Cour de justice a donc donné le feu vert au ministère pour geler tous les biens connus de l’ancien dictateur en Gambie. Cela va de sa boulangerie, à son abattoir, en passant par ses fermes et son bétail. En tout, plus d’une centaine de propriétés foncières, 88 comptes en banque et 14 entreprises sont concernés.
Le ministre de la Justice insiste en rappelant que les investigations débutent tout juste et que ce n’est, pour l’instant, que la partie émergée de l’iceberg. Une commission d’enquête sera mise en place d’ici juin pour déterminer comment Yahya Jammeh est entré en possession de tous ces biens.