C'est la grisaille qui marque depuis quelques jours les relations mauritanio- sénégalaises. Ce n'est pas vraiment le beau fixe entre Dakar et Nouakchott, notamment depuis que des organisations de défense de droits de l'homme avaient choisi Dakar pour abriter des activités orchestrées contre le régime en Mauritanie.
Dans ce cadre, l'agence mauritanienne d'information a fait un commentaire suite à une dépêche de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), publiée ce mercredi et faisant écho à un communiqué de certaines ONGs.
Nous vous livrons d’abord le texte intégral de cette dépêche de l’APS:
« Dakar, 4 oct (APS) - Les organisations sénégalaises de défense des droits humains, Amnesty International, la RADDHO et la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme organisent, jeudi à 10h 30, un point de presse sur la situation des droits humains et des libertés démocratiques en Mauritanie.
La rencontre avec la presse se tiendra au siège d’Amnesty International/section Sénégal situé à Sacré-Cœur, indique un communiqué transmis à l’APS.
Les panelistes vont se pencher sur la situation politique en Mauritanie depuis le référendum du 5 août dernier.
"Traversée depuis plusieurs années par une crise politique et sociale grave, la Mauritanie, en proie à des maux tels qu’esclavage, racisme, pauvreté ou illettrisme, est gangrénée par une corruption systématique empêchant tout développement social", indique le texte.
APS »
En réaction à cela, voici le commentaire de l’AMI :
«Erreur ou dérive délibérée
Il est étonnant qu’une institution officielle telle que l’Agence de presse sénégalaise (APS) ait publié une dépêche à propos d’un communiqué de certaines ONGs ; communiqué haineux, mensonger, diffamatoire et hostile à la Mauritanie.
Ces ONGs qui indexent, à tort, la Mauritanie feraient mieux de focaliser leur regard ailleurs, là où les libertés de presse sont bafouées, là où les manifestations de l’opposition sont réprimées …
Les avancées indéniables enregistrées par la Mauritanie dans les domaines de la démocratie, des libertés et des droits de l’Homme sont aujourd’hui saluées par les institutions internationales et les organismes indépendants.
Evoquer actuellement l’esclavage en Mauritanie c’est tout simplement replonger dans un passé que les Mauritaniens ont dépassé. Ceux-là mêmes qui en faisaient leur fonds de commerce en Mauritanie se rendent à l’évidence que c’est un créneau qui n’est plus porteur.
Par ailleurs l’histoire de l’esclavage est connue, mais la Mauritanie n’est pas connue pour être historiquement le centre de gravité sous-régional de cette traite des êtres humains, activité ignoble.
Par ailleurs, citer le racisme dans le cas de la Mauritanie, forte de la richesse de sa diversité culturelle, relève de la mauvaise foi quand l’on sait que notre société est fondamentalement attachée aux valeurs de justice et d’égalité.
De même, parler de l’illettrisme en Mauritanie c’est méconnaitre l’histoire de ce pays connu pour être un minaret multiséculaire de savoir et de rayonnement culturel. Les éminents Ulémas de ce pays qui ont fondé des Mahadras et diffusé le savoir partout en Afrique en sont une preuve vivante. A notre connaissance, il n’y a pas de corrélation entre l’illettrisme et le pourcentage de citoyens parlant une langue étrangère.
Il est important de rappeler à propos de la bonne gouvernance que le principal combat du gouvernement mauritanien depuis 2009 est mené contre la gabegie et la corruption. Une politique qui a donné des résultats tangibles en raison d’une stratégie cohérente de lutte contre la corruption.
Ces ONGs auraient dû s’intéresser prioritairement, pour une crédibilité minimale, aux cas de corruption soulevés par la presse sénégalaise locale.
Toutefois, ces organisations qui se font, aujourd’hui, les porte-voix des milieux lésés par la lutte contre la gabegie et la corruption ne sauront pervertir une réalité vécue par tous les Mauritaniens, marquée par des avancées remarquables reconnues par la communauté internationale.
Elles feraient mieux de consacrer plutôt leurs efforts et leurs actions à leurs missions premières au sein de leur propre société
Nous osons espérer que l’agence de presse sénégalaise ne s’est départie des règles professionnelles, déontologiques et de bienséance que par erreur et qu’il ne s’agit pas d’une dérive délibérée ».
AMI